lundi 31 janvier 2011

Deux jours de folie à Penang

Happy Thaipusam !
Après plus de trois semaines de détente dans le sud de la Thaïlande et sept jours pépères sur les îles Langkawi, dans le nord de la Malaisie, on avait pris un peu de retard sur notre "programme". A notre arrivée à George Town, la capitale de l'île de Penang, notre but était donc de forcer un peu le pas : deux jours et on repart plus au sud ! C'était compter sans Thaipusam...

Thaipu-quoi ? Thaipusam, une fête religieuse et populaire hindoue dont on ignorait jusqu'à l'existence avant notre incursion dans Little India. En entrant dans le quartier indien de George Town, on voulait simplement s'imprégner furtivement de l'esprit de l'Inde, à défaut d'avoir pu s'y baigner en novembre dernier. Mais après avoir entendu parler de Thaipusam, on a immédiatement décidé de prolonger notre séjour à Penang. Et on ne regrette pas : cette fête est tout simplement INCROYABLE !

Sid et ses nouvelles
petites copines.
Thaipusam est célébrée principalement par la communauté tamoule, qui constitue l'une des plus importantes minorités ethniques sur l'île de Penang comme partout ailleurs en Malaisie. Passons sur les origines mythologiques et les significations religieuses de cette fête (Prof. Wikipédia et Dr. Google contenteront les plus curieux) ; notre souhait - aussi modeste soit-il - est simplement de partager les moments inoubliables que nous avons vécus.

Des vaches - sans doute sacrées -
tirent le char en argent.
Les célébrations débutent dans la journée précédant la pleine lune, la veille de la fête proprement dite. En fin de matinée, un char en argent transportant la statue de Murugan quitte le Sri Mariamman Temple, le plus grand temple de Little India, pour un défilé de plusieurs kilomètres à travers George Town et ses environs. Objectif : rejoindre le Waterfall Temple, un autre temple hindou situé en périphérie. Un défilé haut en couleur, inouï, magique !

Un Tamoul prie devant les noix
de coco disposées sur le trottoir.
Tout le long du parcours, des stands de nourriture et de prière sont dressés. Musique indienne à fond, des milliers de fidèles en tunique traditionnelle attendent pour faire bénir leurs offrandes. Le soleil tape, il fait chaud, très chaud, mais on attend le passage du cortège, photographiant à tout-va. Le char en vue, la foule se jette sur des centaines de noix de coco et les projette violemment au sol. Les coques se brisent et le jus se répand sur le passage du convoi. Purification de la route, libération des énergies négatives, anéantissement de l'égo. Un rituel spirituel et mystique, mais aussi beaucoup de fun...

La bataille de noix de coco a commencé !

Au milieu, un photographe prêt à tout
pour prendre LA bonne photo.

Les fidèles se pressent pour faire bénir leurs offrandes.

L'offrande classique : bananes, coco, fleurs et encens.

Mais c'est dans la nuit que Thaipusam débute réellement. Peu avant trois heures du matin, une deuxième procession prend le même chemin, emmenant de nombreux fidèles au Waterfall Temple (pas de photos : on n'a pas eu la force de se lever, on l'avoue). Ensuite, plus les heures passent et plus la foule afflue, par dizaines de milliers : à notre arrivée en début d'après-midi, on découvre une sorte de fête des vendanges (pour les Neuchâtelois) ou de gigantesque fête de village (pour les Jurassiens).

Les vêtements des femmes hindoues,
un festival de couleurs.
Quelques différences toutefois, et pas des moindres. Tout d'abord, les participants : des Indiens, des Indiens et encore des Indiens ; les hommes qui dansent, les femmes, sous leurs plus beaux atours, qui restent bien sagement dans leur rôle de mère de famille à garder les enfants. La musique ensuite : les chansons populaires tamoules remplacent les incontournables Lacs du Connemara et autres Alexandrie Alexandra. Les stands enfin : la bouffe (végétarienne) est gratuite - à condition d'être patient et de faire la queue - et, surtout, on ne sert pas d'alcool !

De nombreuses femmes grimpent
la colline, un pot de lait sur la tête.
Toute la journée, des milliers de personnes grimpent les quelque centaines de marches menant au temple, situé à flanc de colline, pour amener du lait au sanctuaire (du lait qui sera versé sur l'idole de Murugan puis distribué gratuitement aux fidèles sous forme de boisson sucrée très écoeurante). Pour ce faire, certains se contentent de remplir des pots en métal et de les porter dans les bras ou sur la tête. Il s'agit des croyants "normaux", si l'on peut dire.

Un haut religieux hindou.
D'autres, en revanche, se la jouent plus extrêmes : âmes sensibles, s'abstenir ! Précisons tout d'abord que ces dévots, nourris d'une foi hors du commun, se préparent longuement à Thaipusam, suivant un rituel de purification durant pas moins de 48 jours. Pendant ce laps de temps, ils ne mangent qu'une seule fois par jour, suivent un régime strictement végétarien, ne boivent pas une seule goutte d'alcool, s'abstiennent de toute relation sexuelle, se baignent dans l'eau froide et dorment à même le sol, entre autres.

Les dévots sont prêts à toutes les
souffrances au nom de leur foi.
Le jour de Thaipusam, plutôt qu'un simple pot de lait, les dévots portent sur leurs épaules de lourds poids appelés kavadis. Ceux-ci prennent parfois la forme de monumentales structures métalliques pesant jusqu'à 30 kg. Et ce n'est pas tout ! Certains se percent la langue, les lèvres ou les joues avec des pics en métal, d'autres accrochent des dizaines de pots de lait sur leur propre corps ou tirent carrément un de leur compagnon avec des crochets plantés dans leur dos. Scary, isn't it ?










Dans la soirée, les festivités deviennent encore plus folles. Les hommes se trémoussent au son des instruments indiens et les femmes, assises à l'écart, discutent entre elles en regardant leur mari danser. Quant aux dévots, équipés de leur kavadi, ils défilent le long de la route, virevoltant sous les clameurs de la foule. On quitte les lieux vers 23h00. La fête, elle, continue, jusqu'au bout de la nuit...





Sid & Did

4 commentaires:

  1. Non seulement c'est courageux de le faire...Mais encore plus-de regarder ce spectacle et cette fête.Merci de tous ces beaux- moments par l'image. Bisous bisous à vous deux. niz . énorme grosse bise.

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  2. Vraiment magnifique récit... on y est un peu aussi! Merci!!! Bises, Virginie

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  3. Magnifiques Grosses bises à vous 2

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