Magnifique Luang Prabang !

Le soleil se couche sur le Mékong.

Ah ! Luang Prabang ! Après deux jours de croisière quelque peu mouvementée sur le Mékong (cf. WTF), on débarque enfin dans l'ancienne capitale royale du Laos. Did y avait passé quelques jours il y a trois ans, un séjour mémorable. Mais retourner dans un endroit qu'on adore est toujours périlleux : il suffit que l'atmosphère ait changé - ou qu'on ait soi-même changé -, que le temps soit maussade, que l'influence du tourisme ait laissé une trace néfaste, et le paradis peut soudain redevenir un lieu absolument banal.

Des moines prient dans l'un des
nombreux temples de la ville.

Heureusement, Luang Prabang reste un endroit magique. Dès les premières foulées dans les rues de la ville, on s'y sent bien. On est frappés par le calme et la tranquillité. Peu de bruit, presque pas de trafic. Les chauffeurs de tuk-tuk proposent gentiment leurs services, n'insistent jamais. Mieux : cette quiétude pourrait faire craindre l'ennui, mais ce n'est jamais le cas à Luang Prabang. Entre l'exploration de la cité, la visite des innombrables temples, les flâneries dans les marchés, l'initiation à la gastronomie locale et la découverte des richesses naturelles de la région, il y a tant de choses à faire !

Quand Did pédale, ça bouchonne !

L'une des meilleures façons de découvrir Luang Prabang est de louer un vélo. Pas originaux pour un sou, on passe donc notre première journée à pédaler dans les rues de la ville. Peu après avoir retiré notre premier million (de kips), on loue deux jolies bécanes et on se laisse entraîner où notre envie - et notre souffle ! - nous mènent. On longe les berges du Mékong et de la Nam Khan, on s'arrête pour un petit en-cas, on repart, on emprunte le vieux pont en bois pour s'arrêter à nouveau dans un marché de quartier, on visite un temple, puis deux, puis trois... Que du bonheur !

Sid se rafraîchit à l'eau claire.

Même plaisir les jours suivants. Les chutes de Kuang Si, à 30 kilomètres de Luang Prabang, valent à elles seules le détour dans le nord du Laos. Il s'agit d'une grande chute d'eau d'une trentaine de mètres de haut suivies de dizaines d'autres, plus petites, où coule une superbe eau turquoise. Sur place, on trouve également un parc aux ours (eh oui, comme à Berne), avec des plantigrades qui se la coulent douce dans de gros hamacs. Séance photos, promenade, baignade : une merveilleuse excursion, malgré l'affluence dans le courant de l'après-midi.

La plus grande chute du site.

Mais les trésors de Luang Prabang ne se résument pas à la religion et à la nature. Il y a aussi des choses beaucoup plus terre à terre. Manger, par exemple ! Quel plaisir d'aller dans un restaurant traditionnel laotien, de découvrir la cuisine locale, ses spécificités, ses goûts... Quel plaisir aussi de manger dans les restaurants de rue, des stands remplis de dizaines de plats réchauffés à la minute. Sans doute la façon la moins chère de se nourrir à Luang Prabang : un plat chacun et une bonne grosse Beerlao bien fraîche pour quatre francs !

On choisit, elle réchauffe, et on se régale...

Autre attrait de la ville : le marché de nuit. Un énorme marché haut en couleurs tenu par les Hmongs, une des fort nombreuses minorités ethnolinguistiques. Chaque soir, la circulation est coupée sur la principale route du centre de Luang Prabang et les marchands s'installent. On y trouve un peu tout et n'importe quoi : énormément de tissus, des T-shirts, des sachets de thé ou de café, des lanternes, des bouteilles de lao-lao (alcool local à base de riz), des bibelots de toutes sortes. Tout simplement superbe !

Le marché hmong, ses couleurs...

... et ses lumières...

Enfin, il y a la quête matinale des moines, devenue au fil du temps l'une des attractions touristiques majeures de Luang Prabang. Chaque matin, à l'aube, des centaines de bonzes défilent dans les rues de la ville pour faire l'aumône. Les Laotiens s'installent le long de leur chemin, à genoux, et offrent du riz collant, des fruits, des biscuits, etc. Un spectacle fort intéressant, malheureusement quelque peu gâché par l'attitude irrespectueuse de certains touristes qui mitraillent les moines à bout portant avec leur appareil photo.

A l'aube, des centaines de moines font la quête
dans les rues de Luang Prabang.

Les bonzes défilent à la queue-leu-leu.

Bref, vous l'aurez compris, on recommande vivement à tout le monde de se rendre à Luang Prabang. Au contraire de Vang Vieng, étape suivante de notre périple au Laos. Hier petit village niché au milieu des montagnes et bordé par une rivière, cet endroit est devenu un véritable shithole. Vang Vieng : des touristes anglais (ou autres) bourrés comme des quilles qui chantent dans les rues torse nu, couverts de peinture multicolore, en vidant leur bucket d'alcool bon marché ou qui croupissent allongés dans des restos devant une télé diffusant en boucle, volume à fond, l'intégrale de "Friends" ou des "Griffin". Bon, on retourne à Luang Prabang ?

Vang Vieng, ça fait cet effet !

Sid & Did