mercredi 24 août 2011

Les deux visages de l'Amazonie

Les singes facétieux de la pampa
vous souhaitent une bonne lecture !
Pour nous, l'Amérique du Sud, c'est les Andes. En près de quatre mois sur ce continent, on a dû passer les trois quarts de notre temps à plus de 2000 mètres d'altitude. Arrivés à La Paz, la "capitale" la plus haute du monde, on se rue dans les agences de voyage afin de s'offrir un petit séjour dans l'Amazonie bolivienne. C'est à l'aéroport d'El Alto, situé à plus de 4000 mètres au-dessus du niveau de la mer, qu'on prend notre avion pour Rurrenabaque. Chapeau sur la tête, lunettes de soleil sur le nez et crème solaire à portée de main, on est fin prêts pour affronter - non ! - profiter du climat tropical du bassin amazonien.

Le survol de la Cordillera Real est féérique, malgré quelques frayeurs causées par les vents d'altitude qui déséquilibrent le petit avion à 19 places de la compagnie Amaszonas. On titille la cime des montagnes, les ailes frôlant le Huayna Potosi, puis on plonge vers notre destination finale. Moins d'une heure après le décollage, l'appareil se pose sur le tarmac de Rurrenabaque. Et là, c'est le drame : il est 14h00, on est en pleine Amazonie, à 400 mètres d'altitude seulement, et on se les gèle !

Départ de La Paz ! Did devant notre minuscule avion à hélices...

L'aile de l'appareil effleure le sommet du Huayna Potosi...

Mais la météo capricieuse ne refroidit pas nos ardeurs, surtout que les agences nous assurent toutes que le temps va s'améliorer le lendemain. On réserve donc un tour de deux jours dans la pampa et un autre de quatre jours dans la selva, la forêt amazonienne. Notre choix se porte sur la compagnie Mashaquipe, gérée par des familles indigènes Tacanas. Celle-ci est un peu plus chère, mais elle respecte la faune et la flore, contrairement à d'autres agences semble-t-il. (Mashaquipe : des guides sympas et compétents, des installations en parfait état et une nourriture excellente. On recommande !)

Le lendemain, départ pour Santa Rosa del Yacuma, dans la pampa bolivienne, à trois heures de route de Rurrenabaque, "Rurre" comme on dit ici. Il fait toujours aussi froid et, peu avant notre arrivée, il commence à pleuvoir. Alors que l'après-midi est consacrée à la découverte du Río Yacuma en pirogue, on se dit, confiants, que l'orage ne fait que passer. Que nenni ! Après le repas, il pleut des cordes, voire même des hallebardes. Sur le bateau, trempés jusqu'aux os, on est transis. Pire : par ce froid de canard - du jamais vu à cette période de l'année, selon notre guide -, les animaux restent cachés, alors que la rivière est censée être une sorte de zoo sans cage ni gardien. Quel dommage !

Pèlerine de rigueur pour monter sur la pirogue !

On croise quand même quelques animaux, dont un capybara
qui préfère nager dans les eaux chaudes de la rivière.

Auto-portrait sous la pluie...

Heureusement, la deuxième journée est fort différente. Le soleil fait son grand retour et, même s'il fait encore un peu frais, les animaux sortent à nouveau pour profiter des rayons. Sur les rives du Río Yacuma, c'est un festival : les caïmans se dorent la pilule par centaines, les capybaras - sortes de cochons d'Inde géants - se reposent en famille, les singes, curieux et joueurs, s'approchent à quelques centimètres de notre bateau, les tortues plongent les unes après les autres à notre passage, tandis que des dizaines d'oiseaux de toute taille et de toute couleur paradent dans les arbres. Extraordinaire !

Des centaines de caïmans se réchauffent au soleil.

Gueule ouverte, pour réguler la température corporelle...

Maman capybara veille sur ses petits...

Se gratter en équilibre sur une branche... Tout un art !

Attention Did, le singe croit que tu vas lui filer des bananes !

Les gros singes noirs ont l'air beaucoup moins commodes...

Les animaux de la pampa cohabitent sans trop de problèmes.

Les tortues se reposent sur les branches qui sortent de l'eau.

Les poules de la pampa...

Envol majestueux !

Une jolie crête !

Malheureusement, aucun dauphin rose - l'un des animaux favoris des touristes - ne montre le bout de son nez. Il est, paraît-il, assez difficile d'en rencontrer à cette saison, les eaux n'étant pas assez profondes. Autre petit regret : ayant en quelque sorte perdu une journée la veille, on ne trouve pas le temps de partir dans les terres à la recherche de l'anaconda, le plus grand serpent du monde, qui peut atteindre neuf mètres et peser plus de deux cents kilos. Malgré tout, on retourne à Rurre heureux : on en a pris plein les yeux !

Sur le chemin du retour, on a l'occasion de voir des paresseux...
Trop marrants et, bien sûr, très paresseux !

Après un jour de repos, on repart en excursion, direction la selva cette fois-ci, pour un programme de quatre jours et trois nuits, dont deux de camping en plein milieu de la jungle. Il faut environ trois heures de pirogue pour se rendre à la lodge de Mashaquipe, située sur le Río Tuichi, dans le Parque Nacional Madidi. Le beau temps est bel et bien de retour et le voyage se fait sous un soleil de plomb. Le long du trajet, on s'arrête brièvement afin de découvrir la méthode traditionnelle de pressage de la canne à sucre. L'occasion de faire un peu de sport en pressant nous-mêmes notre propre jus de canne...

Did au travail ! Le jus de canne est bientôt pressé...

Un bon bol de jus bien frais pour Sid...

La première après-midi, on part en randonnée dans la forêt. Robin, notre guide, nous abreuve de son savoir sur les plantes de la forêt amazonienne, leurs vertus médicinales ou leur nocivité ainsi que sur les nombreuses petites bébêtes qui volent, marchent ou rampent entre les arbres. On a la chance de voir des ouistitis pygmées (appelés leoncitos en Bolivie), assez rares, ainsi qu'une horde de sangliers. Contrairement à la pampa, il est relativement difficile de rencontrer des animaux dans la selva et les excursions dans cet environnement hostile à la végétation touffue s'apparentent davantage à une expérience qu'à un spectacle. Ici, il faut écouter, sentir, ressentir...

Une petite fourmi... de 2,5 centimètres de long !

Did s'amuse comme un gosse avec sa sarbacane artisanale...

Les dangereux arbres de la forêt amazonienne.

Sid de la jungle...

Hormis la visite d'une communauté indigène - en réalité, un homme, ses trois femmes et sa nombreuse progéniture -, on passe l'essentiel de notre séjour à explorer les différents recoins de la jungle : falaises abruptes, berges de la rivière, zones marécageuses ou entrailles profondes de la forêt. On expérimente la face inquiétante de la selva, lors d'une balade de nuit, à la seule lueur d'une lanterne ; sa face reposante, sur un radeau, le long de la rivière, ou couchés dans un hamac, à moitié endormis ; sa face hostile, avec les multiples insectes et autres bestioles qui nous assaillent sans répit ; sa face envoûtante, la nuit, sous notre moustiquaire, lorsque crapauds, oiseaux, singes et autres animaux fendent l'obscurité de leurs cris stridents. Une expérience fantastique !

Une belle petite famille, presque au complet...

Surprise nocturne sur le toit de notre lodge... Hum hum !

Notre guide Robin, au loin, part en éclaireur...

Notre campement en plein milieu de la forêt.

Deux aras, de grands perroquets, traversent le ciel...

Les superbes aras vivent et se nourrissent en bande.

Ces oiseaux multicolores nous offrent un magnifique spectacle.

Dans la région, on aperçoit aussi de jolis papillons.

On construit notre propre radeau traditionnel en balsa...

Petite balade tranquille le long du Río Tuichi.

De retour à la lodge, on a un peu de temps pour se relaxer.

C'est déjà la fin de nos aventures en Amazonie. Malgré le froid et la pluie, notre séjour dans la pampa est inoubliable ; les centaines d'animaux sauvages rencontrés au bord du Río Yacuma nous ont émerveillés. Dans le Parque Nacional Madidi, on a pu se familiariser avec les dangers et les secrets de la forêt amazonienne, et ce grâce aux explications savantes de notre guide. Mention spéciale pour le cuisinier, qui nous a mijoté de succulents plats dans des conditions terribles, en plein milieu de la jungle. Quant à nous, on retourne à la civilisation avec quatre tiques chacun. Un petit souvenir sympa de la selva !

En retournant à Rurre, on croise un chevreuil au bord de l'eau.

Au revoir l'Amazonie !

A Rurre, on retrouve un perroquet. En captivité, cette fois-ci...
"Oh, il est beau le coco !"

Sid & Did

5 commentaires:

  1. De mieux en mieux, beaucoup de diversité;
    et pour vous ,l'occasion d'expérimenter en toute simplicité quoique pas toujours évident!!!Grand merci de toutes ces belles images nous en avons pleins les yeux c'est un émerveillement pour nous...Bonne suite d'aventures;énormes bisous à vous deux.Deudeu.

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  2. Salut vous deux !
    Maintenant que nous sommes rentrés, il ne nous reste plus que nos souvenirs et votre très chouette blog pour voyager.
    Où en êtes-vous ? Nous espérons de vos nouvelles !
    Bises
    Caro et Matt

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  3. Quel volonté!!!!!!!!!!
    Au delà de votre courage "sur la route de la mort"et ayant bien observé les cyclistes; les deux: vous êtes dans le peloton ... Bravo, et
    "Allez Hop Suisse"
    Un bel aperçu...
    Muchos besitos.
    Anémone.

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  4. Toujours autant magnifiques vos photos!

    Profitez bien de ce dernier mois!!

    Je me réjoui de vous revoir!

    Bisous

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  5. Comme d'habitude, tout donne envie... Quant au temps... moi non plus ai pas eu de bol durant mes vacances cette année... en Pologne que de la pluie, et au sud-ouest de la France que deux jours à la plage en deux semaines... et encore... trop à raconter ;P

    P.S. Merci pour votre petite carte! Gros bisous et OUI... on se verra à la FdV ;o)
    Ania

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