lundi 7 mars 2011

Dans l'enfer de la guerre

Les restes de centaines de martyrs
sont exposés à Choeung Ek.
L'Asie du Sud-Est, c'est des plages de rêve, des temples à chaque coin de rue, des rizières à perte de vue, une cuisine aussi diversifiée que succulente ainsi que des gens aimables et souriants. Notre passage au Cambodge et au Vietnam nous rappelle la face sombre de cette région. Torture, crimes de guerre et contre l'humanité, génocide : l'Asie du Sud-Est a également été le théâtre de guerres féroces et d'atrocités parmi les pires qu'a connues le 20ème siècle.

Les victimes de Tuol Sleng,
toutes fichées et photographiées.
Lorsque les Khmers rouges entrent dans Phnom Penh en avril 1975, la population, lassée par un régime militaire honni, accueille tout d'abord les rebelles communistes avec espoir et soulagement. Mais la joie est de courte durée. A peine arrivés au pouvoir, les Khmers rouges lance ont la plus grande révolution sociétale jamais mise en place. Une révolution de type maoïste poussée à son extrême qui aboutira à la mort de deux millions de personnes en moins de quatre ans.

Une des cellules de torture
de la prison de Tuol Sleng.
La "grande" idée de Pol Pot, le leader des communistes cambodgiens, est de vider carrément les villes afin d'envoyer tout le monde travailler dans les champs. Parallèlement, toute différenciation sociale est abolie : le port de l'uniforme officiel, de couleur noire, est obligatoire, tous les autres vêtements sont brûlés ; les enfants sont enlevés à leurs parents pour assurer la "pureté" de leur éducation. Les personnes ayant travaillé pour l'ancien régime sont exécutées. Les moines, considérés comme oisifs et paresseux, sont exécutés. Les intellectuels sont exécutés. Les opposants sont exécutés. Les mauvais travailleurs sont exécutés. Les Khmers rouges traîtres à la révolution sont exécutés.

Tenus par la jambe, des bébés étaient
cognés contre cet arbre. Horrible !
Ce régime de terreur prend fin en 1979 suite à l'invasion du Kampuchea démocratique - le nom donné au Cambodge par Pol Pot - par le voisin vietnamien, pourtant lui aussi communiste. L'horreur aura duré quatre ans. Aujourd'hui, les preuves des atrocités demeurent. La visite de Tuol Sleng, une prison de Phnom Penh dans laquelle des milliers de prisonniers politiques ont trouvé la mort, est saisissante. Plus bouleversants encore, les charniers de Choeung Ek (Killing Fields), où des milliers de Cambodgiens ont été déportés, abattus puis enterrés.

Sid devant un avion de guerre
abandonné par les Américains.
La guerre du Vietnam, quant à elle, débute en 1955. Après dix ans de tension armée entre le nord communiste et le sud pro-occidental, les Américains débarquent en masse dans la région au nom de la lutte contre le péril rouge. Les partisans d'Hô Chi Minh, soutenus par la Chine et l'Union soviétique, et les troupes américaines et sud-vietnamiennes s'écharpent durant de longues années. Saïgon, dernier bastion anticommuniste, tombe en 1975, deux ans après le retrait de l'armée américaine, un retrait décidé par Richard Nixon sous la pression de l'opinion publique.

Flash trompeur : obscurité la
plus totale dans les tunnels.
Si l'on en croit les musées (le War Remnant Museum de Hô-Chi-Minh-Ville, autrefois appelé Museum of American War Crimes) et autres vestiges de la guerre qu'on a visités (les tunnels de Cu Chi, un véritable monde souterrain), le peuple vietnamien a été victime de l'abomination américaine - torture, bombardements massifs, napalm et exactions diverses -, tandis que les combattants communistes, purs parmi les purs, ont résisté dignement pour finalement, après des années de lutte acharnée, remporter une victoire éclatante face à la barbarie capitaliste.

La petite Kim Phúc, symbole des
horreurs de la guerre du Vietnam.
Ca c'est la version officielle. Mais on le sait, ce sont les vainqueurs qui font l'histoire, et la réalité est bien plus complexe. Des exactions ont été commises de part et d'autre : pour chaque soldat vietcong soumis à la gégène, un "collabo" ou un GI a lui aussi subi l'une ou l'autre sorte de torture, pour chaque My Lai, un Dak Son, etc. N'en déplaise aux vainqueurs, dans l'enfer de la guerre, nul n'est tout blanc, nul n'est tout noir. Une seule chose est sûre : qu'est-ce que c'est moche, la guerre !

Sid & Did

2 commentaires:

  1. trop atroce...pas envie de



    commenter...mais bisous.

    nizou.

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  2. Un tour d'horizon avec vous,un petit saut vers autr part. Salut. A+ Seba

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